La congestion dans les centres-villes est aujourd’hui le cheval de bataille de nombreuses municipalités. Et pour décongestionner ces villes, le vélo est sans doute la solution la plus pérenne, aussi bien pour le temps gagné que pour son impact écologique. Selon les données publiées par l’un des plus gros acteurs français du transport de marchandises, les deux tiers de son activité à destination et en provenance de la ville de Paris pourraient être réalisés en vélo cargo. Des chiffres intéressants puisque le transport de marchandise représente aujourd’hui 14 % des émissions de gaz à effet de serre en France. S’ajoutent à cela les nombreuses externalités négatives particulièrement importantes en ville (embouteillages, nuisance sonore…).
Aujourd’hui la cyclologistique représente actuellement la seule solution durable pour décarboner le dernier kilomètre, le plus émetteur, mais aussi décongestionner les principaux axes urbains. Sans compter qu’avec l’essor du e-commerce, les livraisons n’ont fait que progresser ces dernières années, entraînant intrinsèquement l’augmentation des livraisons. Conséquence : un accroissement inévitable de la flotte nécessaire à la logistique urbaine. Les premières estimations prévoient une augmentation de 36 % des distances parcourues par les camions dans les grandes villes à travers le monde d’ici à 2030 si aucune mesure n’est prise. Le développement de la cyclologistique doit être considéré comme une priorité même si l’utilisation du vélo-cargo implique une organisation.
La localisation des plates-formes de tri par exemple, généralement en périphérie, doit être repensée en raison de leur capacité de transport, plus faible qu’un camion, et de leur champ d’action, aussi plus faible qu’un poids lourd. Ainsi, certaines entreprises ont eu recours à des micro-hubs au coeur des villes, avec des vélos cargo qui opèrent en étoile à partir de ces points. Certaines sociétés font preuve d’inventivité en imaginent des conteneurs ou des camions faisant office de micro-hubs.